Alors que M. Longuépée, avec le ton calme et rassurant qui le caractérise, martelait récemment dans la presse son ouverture au dialogue, tous les éléments que nous avons à notre disposition montrent qu’en coulisse, un autre scénario est en train de se jouer.
Et pas des moindres. Nos sources sont formelles : le Président délégué des Girondins est en train de finaliser en catimini le renvoi du directeur sécurité historique du club, David Lafarge. Ce dernier sera remplacé au pied levé dans les prochains jours par un ancien commissaire de police parisien, M. Poupard.
David Lafarge, à ce poste depuis 1998, est le rouage indispensable de la relation club-instances-supporters. Vous qui aimez l’ambiance, vous qui aimez nos tifos, vous qui aimez nos tambours, nos drapeaux (…), sachez que sans l’implication de tous les instants de M. Lafarge, rien de tout cela n’existerait. Sachez que sans sa présence, Adieu Lescure aurait été une journée comme une autre. David Lafarge est un acteur de l’ombre infiniment précieux, assurant un lien et un dialogue indéfectible entre tous les acteurs qui cohabitent un soir de match.
Comprendre son importance, c’est comprendre le fonctionnement de la question sécuritaire en France : alors que la réglementation sur les tribunes reste profondément opaque, beaucoup de questions sont laissées à la libre appréciation des directeurs sécurité, ce qui leur confère un pouvoir de censure extrêmement important en cas de conflit entre club et supporters. Dans le cas présent, en clair, notre sono, nos tambours, et même notre bâche se verront sans nul doute interdits au stade dans les plus brefs délais.
Même si en 22 ans nous nous sommes accrochés à de nombreuses reprises avec David Lafarge, nous avons toujours trouvé avec lui un terrain de dialogue, juste, honnête et sincère. Un travail payant: aucun incident grave n’a émaillé notre tribune lors de ces 20 dernières années, et l’ambiance que nous mettons dans ce stade est devenue, d’avis général, indispensable à la survie du club.
Alors, quand nous apprenons qu’après ces deux décennies de bons et loyaux services, il serait renvoyé comme un intérimaire après sa période d’essai, nous voyons rouge.
D’autant que c’est évidemment une attaque frontale contre le Virage Sud. Remplacer un directeur sécurité comme David Lafarge par un ancien commissaire, c’est passer du respect et du dialogue à une répression totale. Et c’est faire planer une menace sécuritaire sur un endroit totalement pacifié. Les autorités apprécieront.
Nous avions déjà eu un aperçu de la stratégie Longuépée, à l’occasion de Bordeaux-Strasbourg, quand le quart de Virage qui nous était réservé – suite à un huis clos partiel – était placé sous le contrôle d’une équipe de sécurité parisienne, dont les salariés visiblement bien briffés étaient prêts à en découdre. Nous avions réussi de peu à éviter le pugilat, en appelant notre tribune au calme. Dans les conditions actuelles, pas sûr qu’il nous soit possible de contenir la rage et la colère des supporters bien longtemps.
Voyons clairs dans son jeu, arrêtons d’être dupes. M. Longuépée ne veut pas le dialogue. Il ne l’a jamais voulu. Il prépare la guerre.
Alors que des milliers de supporters attendaient impatiemment son départ – tout comme celui de M. Thiodet – cette nouvelle va clairement contribuer à radicaliser encore peu plus le conflit qui nous oppose.
La direction des Girondins prépare un « plan Leproux » à Bordeaux. Le destin leur donne un coup de main avec cette crise du covid qui nous empêche – mais plus pour très longtemps – de nous rassembler et d’hurler notre colère.
A travers, cette courte communication, nous exigeons le maintien de David Lafarge à son poste, et le départ sans délai de M. Longuépée et de M. Thiodet.
Maintenant, ça suffit. C’est eux, ou nous.
Prévenons-les d’avance, il ne sera pas facile de se débarrasser de nous.
Nous sommes des milliers, nous sommes partout. Et nous ne reculerons devant rien face à la menace qui pèse sur notre club et désormais sur notre Virage.
Longuépée démission ! Thiodet aussi !