Le Stade René Gallice, nouvelle antre des Girondins de Bordeaux a été inauguré le 23 Mai 2015 à l’occasion de la dernière journée d’une saison 2014/205 du championnat de France de football riche en émotion. C’est contre Montpellier et par une victoire 2-1 que débute cette nouvelle ère.
Quelques mois plus tard, ce nouveau stade possède son naming. Toutefois, personne ne fut surpris. En effet, avant même que la première pierre ne soit posée, il était clair que des investisseurs s’empareraient tôt ou tard du nom officiel de notre stade. Cela nous chagrine, évidemment. Que cela soit Matmut ou n’importe quel autre mécène, l’idée est la même : le principe est pour nous contre nature. Un stade c’est un patrimoine attaché à une ville, à un club mais en aucun cas un panneau publicitaire.
Malheureusement, et même si nous sommes bien conscients que ne changerons pas les choses, il était pour nous primordial de prendre cette nouvelle à contre-pied. Nous devons apprendre à aimer ce nouveau stade, à nous l’approprier. Si nous ne le faisons pas, c’est à terme notre club que nous abandonnerons. La décision a donc été prise en Septembre 2015, par le groupe, de symboliquement rebaptiser ce stade, à l’image du club, de sa ville, de sa région et de ce qu’il doit représenter.
Une consultation populaire fut donc lancée, par notre boite mail ainsi que via les réseaux sociaux afin de déterminer une liste de noms potentiels pour ce nouveau stade et d’en choisir 5 qui seront soumis à un vote populaire dans les travées du stade quelques semaines plus tard.
Après de très longues discussions portant sur le bien fondé d’une prise de position du groupe claire et réfléchie sur l’appellation de notre stade, l’Ultramarines a choisi de prendre parti. Soucieux de ne pas influencer peuple bordelais, nous avons longtemps hésité. Ce qui fit pencher la balance fut la découverte d’un nom, le seul à faire l’unanimité au sein du directoire.
Quels étaient les critères recherchés ? Nous en avons relevés deux. Tout d’abord une très forte valeur symbolique alliant l’attachement à notre club ainsi qu’à notre ville et à notre région. Mais également la possibilité accrue de rentrer dans le langage courant, comme pouvait si bien le faire « Lescure ». Ce dernier point nous est apparu comme primordial si nous voulons gagner sur le long terme ce combat contre l’argent roi. Si nous ne rejetons pas la nécessité du naming pour les finances des clubs, nous en contestons la légitimité et notre souhait est de faire en sorte que cette appellation publicitaire ne traverse pas les générations. Ici se place notre ambition et notre responsabilité.
Quel bonheur lorsque nous découvrons un tel personnage au sein de l’histoire de notre club. Nous étions comme vous, nous connaissions le nom mais certainement pas l’histoire. Et quelle fierté d’avoir un tel homme, artisan du palmarès du FCGB et ayant défendu tout au long da sa vie des valeurs qui nous sont si chères.
Certes provençal et ayant joué pour l’ennemi héréditaire, il débarque en 1938 aux Girondins à 19 ans. La deuxième guerre mondiale éclate et à l’heure d’une honteuse collaboration, lui n’hésite pas, met de côté sa carrière et s’engage en Juillet 1940 aux côtés de l‘armée de la « France Libre » sur le front palestinien. Il y traversera les années de conflit tout en étant sous contrat au FCGB. Il sera gravement blessé par un éclat d’obus. A l’heure des lâches et des traitres, l’un des nôtres fut un brave quand les héros faisaient cruellement défaut pour lutter contre l’Allemagne nazie.
Il revient au club en 1945, se remet de sa blessure et devient un magnifique milieu de terrain. Pendant 8 ans il est une pièce essentielle de cette équipe qui inaugurera notre palmarès de champion de France en 1950. Il est définitivement tombé amoureux de Bordeaux qu’il ne quittera jamais. Ses deux enfant Jean et André devinrent professionnels, Jean intégrant même l’équipe de France à 7 reprises. Il ouvre avec un autre illustre personnage, coéquipier du premier titre, « Swiatek » l’un des premiers magasins de sport à Bordeaux, cours de l’Intendance.
Et comble de l’histoire, comme un ultime pied de nez à son attachement viscéral à nos couleurs, le destin le prive d’un dernier bonheur au soir du 29 mai 1999, puisqu’il nous quitte le 25.
Cet homme exemplaire que chacun doit être fier de compter en son sein se nomme René Gallice.
5 noms sont donc soumis au vote populaire lors de l’avant match du match Bordeaux-Lyon du 26 Septembre 2015. Parmi eux, le nom de « Stade René Gallice », mais également ceux de « Stade du Port de la Lune », « Stade Alain Giresse », « Stade Claude Bez » et « Stade de Guyenne ». Le dépouillement qui se fera à l’issue du match donnera gagnant le Stade René Gallice par 49,50% des suffrages.
C’est un mois plus tard lors du match opposant Bordeaux à Troyes, qu’un tifo d’envergure est réalisé sur tout le Virage Sud, représentant le visage de René Gallice ainsi que ce nouveau stade en fond. Depuis ce match, un calicot avec l’inscription Stade René Gallice est apposée en bas de notre tribune et accompagne ainsi certains des chants, des animations et des gadgets que nous réalisons.