HISTORIQUE

Chaque tribune a son histoire, son vécu. La nôtre, le Virage Sud Bordeaux, ne déroge pas à la règle. Car il faut bien se douter que son présent est le fruit des expériences passées, des mauvais moments aux heures de gloire. Tous ces instants qui ont forgé son caractère, son identité. Sa mentalité aussi. Nous ne dévoilerons pas sur le présent site un historique exhaustif qui serait inutile puisque nous avons sorti un livre sur l’histoire du groupe en 2008 consécutif aux 20 ans de notre association.
Nous allons, à travers quelques dates clés, tenter de vous présenter les différentes étapes qui ont marqué l’histoire des Ultras Bordelais mais aussi , et cela va de pair, l’histoire du club. Tout commence en 1881. Dans une petite rue du Bordeaux populaire (rue Sanche de Pommiers) les Girondins de Bordeaux Omnisport sont créés officiellement. Le FCGB section Football voit le jour autour des années 1920. Le club est quelque peu sauvé pendant la guerre civile espagnole (36-39), grâce au grand nombre de réfugiés espagnols fuyant le régime franquiste. Bordeaux est une ville d’accueil pour cette nouvelle communauté qui s’installe, clin d’oeil du hasard, dans le quartier de création du club. 20 ans plus tard, les Girondins de Bordeaux glanent leur premier titre de champion.

1985, La fameuse année où tout bascule. La double confrontation avec la Juventus de Turin laisse des traces dans l’émotionnel des supporters bordelais. Ces sciarpata, ces drapeaux, ce bordel organisé aperçu au stadio communale de Turin sont un déclic. Le mouvement Ultra en est à ses balbutiements en France, quand, le 5 Août 1986, un soir de Bordeaux-Metz, apparaît, dans ce qui se nommera par la suite la « latérale sud », une bâche estampillée «Ultramarines». L’histoire ne débute officiellement qu’en juin 1987, quand les statuts sont déposés à la préfecture. L’association se structure rapidement, et repose sur un noyau très réduit de membres actifs, qui réalisent les premiers gadgets et organisent les premiers déplacements. Et ils font cela plutôt bien puisque l’association compte 300 adhérents dès la première saison.
Mais les débuts sont toutefois chaotiques, et pour cause. Nous sommes en plein « après Heysel », et la mode supporters a tendance a être étouffée. Claude Bez, l’emblématique président du FCGB ne voit pas les Ultramarines d’un très bon oeil, et ne tarde pas à interdire les bâches et les écharpes Ultras dans le stade.
Pas facile pour un groupe de prendre son essor dans ces conditions, surtout si vous rajoutez à cela la création des Blue Devils en 1990, nés d’une scission au sein du C.C.U (Collectif Club Ultramarines). Il n’en faut pas plus pour que le groupe vive mal les années 90-92. Lors de la saison 91-92, le club est relégué en D2 par la DNCG et c’est ainsi que se conclut l’ère Bez.L’association connait à peine une quarantaine de membres lors de cette saison de purgatoire, qui s’accompagne d’un premier changement de couleurs (jaune et rouge), et qui s’achève par un titre de champions de D2. C’est le début de l’ère Afflelou. La saison 1992-1993 débute avec un nouveau changement de couleurs (Bordeaux et blanc qui entraîne pour le groupe qui se renomme « Ultras Bordeaux »), et une activité dans les tribunes dopée par de bons résultats dans le championnat. C’est l’éclosion des Lizarazu, Zidane, Dugarry, avec cette nouvelle génération, les Girondins de Bordeaux vont de l’avant et se qualifient pour la coupe de l’UEFA .La mode est alors au grand n’importe quoi dans les pesages de l’hexagone. Sup’mag, formidable vecteur d’information sur les supporters, popularise sans le vouloir forcément la mode « casual », « hooligans » et tout ce qui va avec. Le mouvement français se cherche, les tifos sont assez peu nombreux et sont souvent l’ouvre des mêmes groupes. Avec un peu d’humour, on pourrait comparer à une crise de croissance. Bordeaux ne déroge pas à la règle, mais s’enrichit avec la toute fraîche création du COLLECTIF VIRAGE SUD , entité regroupant Devils et Ultras qui apporte de la cohésion à notre tribune. Le rythme des tifos s’accélère, la gestion des déplacements s’améliore, et des sections CVS voient le jour un peu partout en France. Les Ultramarines regroupent lors de cette saison 1994-1995, 680 adhérents. C’est un des tournants de l’association.L’année 1996 sera belle, certainement une des plus belle qui soit. Comment aurait il en être autrement quand vous partez de la Coupe Intertoto au mois de Juillet contre Noerkoping, que vous tapez Milan en quart de finale 3-0, le Slavia Prague en demi. et que vous jouez la finale de la coupe d’Europe contre Munich avec match retour à la maison ? Le club confie la gestion du déplacement à Munich au CVS, qui achemine, par train et par avion, 5000 supporters girondins. Les tifos contre Séville, Milan (retourné de feuilles), Prague, et Munich (stade entier) enthousiasment toute l’Aquitaine et la France du football. Mais Bordeaux vient à peine d’écrire une de ses plus belles heures de gloire que le temps est déjà à la reconstruction.Avec une équipe amputée de ses pièces maîtresses, il faut tout reconstruire. Bordeaux renoue avec le marine et blanc et s’offre au terme de la saison une qualification européenne avec en prime une nouvelle finale perdue, celle de la coupe de la Ligue. Le groupe quant à lui, prend un tournant et adopte une conduite plus « ultra » dans le sens puriste du terme. Le premier « grand chelem » (présence du groupe à tous les matchs de l’équipe) est réalisé en 1997-1998. C’est aussi l’heure de tensions intergénérationnelles dans l’association. En apparté, nous perdons notre troisième finale consécutive au stade de France face à Paris. Le groupe repart de zéro, ou presque, à l’été 98 et se soude énormément, avec un très gros appui des Devils. Plusieurs mois plus tard, il ne sera plus anecdotique pour les visiteurs de flâner devant le Virage Sud, Bordeaux devient une terre respectée. Vient ensuite la saison 1998-1999. Quel bon souvenir. Le Virage Sud a tout connu cette année : du panache, une saison sportive d’une qualité extraordinaire, et un finish haletant entre nos Girondins et Marseille qui se termine à la dernière seconde de la 38ème journée au Parc des Princes. Douze ans après le dernier titre, Bordeaux est sacré champion de France !La saison suivante, Bordeaux dispute donc la plus prestigieuse des coupes européennes, ce qui amène Ultras et Devils à faire le tour de l’Europe. Sportivement, les résultats sont moins probants que l’année passée. Malgré cela, il faut avancer en dépit d’une répression croissante. En 2002, le groupe fête ses 15 ans, avec à la clé un tifo spectaculaire, qui aura nécessité 5 mois de travaux intensifs. Le groupe grandit bien et c’est avec joie que beaucoup d’anciens franchissement à nouveau plus régulièrement la porte du local du groupe. Les trois années suivantes ne seront faites que de désillusions sportives conclues par une grogne légitime avec pour slogan: « Direction Démission ». Bordeaux se sauve in extremis de la relégation. Pendant ce temps, les Devils Bordeaux fêtent eux aussi leur 15 ans, avec un tifo d’une rare beauté dans les tribunes hexagonales .
Le club se relève et se qualifie en 2005-2006 pour la seconde fois en Champion’s League. La saison 2006-2007 est un tournant majeur dans l’histoire de notre Virage avec la dissolution des Devils Bordeaux 1990. La tribune qui avait construit son équilibre autour de ses deux groupes se trouve amputée d’un de ses poumons. Il nous faut digérer cette perte majeure et nous imposer en tant que seul moteur du Virage Sud. Tant bien que mal, nous franchissons des caps et tentons de reconstruire une unité. Nous gagnons la finale de la coupe de la Ligue face aux pathétiques Lyonnais, et nous rapprochons du peloton de tête.

Les vingt ans du groupe sont dignement fêtés en octobre 2007, avec comme point d’orgue une soirée mémorable avec 300 personnes dans notre nouvelle Kasa. Le lendemain, un tifo sur tout le stade est réalisé, qui suscitera l’admiration de Lescure. Le groupe a muri, surtout à travers ses mauvais moments, et sa cohésion n’en a été que renforcée. Il compte parmi ses rangs des membres de 15 à 45 ans, et a trouvé sa vitesse de croisière.Mais l’histoire n’est faite que de remises en questions, d’évolutions, et il nous faudra encore sérieusement cravacher pour continuer d’implanter la mentalité Ultra dans une ville aussi froide que Bordeaux.

La fin de saison 2007/2008 se termine par un moment important pour le mouvement Ultras avec deux manifestions simultanées à Nice et à Lens pour lutter contre la répression qui s’accentue. Sur le plan sportif, les Girondins finissent à la 2ème place. La saison 2008/2009 va elle être mythique. La ligue des Champions amènera le groupe en Italie, en Roumanie, en Angleterre (ou la bâche ne rentrera pas) puis en Turquie pour l’Europe league. Le FCGB réalise une saison exceptionnelle et ramène le titre lors du dernier match à Caen devant un parcage en fusion et 30 000 personnes le lendemain sur la place des quinconces pour fêter ça. La saison d’après voit Bordeaux sur le toit de l’Europe et aller jusqu’en quart de finale de la LDC avec des matchs mythiques à Lescure et des déplacements qui resteront gravés dans les mémoires des présents.Mais c’est le début d’une longue chute avec une 6ème place en fin de saison. Le groupe voit sa jeunesse ultras de plus en plus présente et c’est cette nouvelle génération qui va insuffler un nouvel élan. Les années qui suivent sont des galères sportives mais le groupe tient toujours le cap mené par ses jeunes, épaulés par les anciens. Dans toute cette morosité, les 25 ans du groupe sont quand même dignement fêté lors de la réception de l’ennemi Marseillais en 2012, avec le plus gros voile jamais peint à Lescure. Le déplacement des 25 ans à Montpellier la semaine qui suit verra toutes les générations du groupe réunies dans 4 bus blindés comme jamais.En 2013, les girondins remportent enfin la coupe de France après 26 années de disette. Nous vivons nos dernières années à Lescure avec en point d’orgue le 9 mai 2015 et cette journée historique «  Adieu Lescure », qui verra plus de 8 000 supporters des Girondins investir la place de la République. Plusieurs anciens joueurs seront également à nos côtés. C’est une page qui se tourne pour le club et le groupe avec l’arrivée dans un nouveau stade. Celui-ci sera renommé « Stade René Galice» après un vote populaire des supporters Girondins.La galère sportive continue malgré quelques participations à la coupe d’Europe qui permettent au groupe de bâcher loin de ses terres et notamment au Kazakhstan pour le déplacement le plus lointain de l’histoire du club. Une nouvelle génération de jeunes très motivés est arrivée depuis quelques temps et participera activement aux 30 ans du groupe en 2017. Les festivités débutent par un déplacement à Clermont en Coupe de France avec la présence de 150 Ultramarines de toutes les générations. Elles auront en point d’orgue l’énorme tifo lors de Bordeaux / Marseille qui aura demandé énormément de boulot à l’ensemble du groupe. Les 30 ans se termineront en fête pour le déplacement au Havre avec plus de 200 Ultramarines, du plus jeune au plus ancien. Le groupe peut compter sur toutes ses générations à travers le temps. C’est là qu’il puise sa force depuis 1987. Adieu Lescure a marqué l’apothéose de presque 20 ans d’excellentes relations avec le club. La groupe a grandit et pris du poids. Le tournant du nouveau stade doit permettre au Virage Sud de prendre encore plus d’ampleur. L’avenir nous le dira…

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